Paris-Ribeauvillé 2017, une compétition extrème

Publié le 31/05/2017

Pascal, vous êtes qualifié pour Paris-Ribeauvillé. C'est votre quantième participation ?

 
La huitième, sur les onze dernières années. J'ai fait l'impasse sur trois éditions tantôt à cause d'une blessure, tantôt en raison d'un budget insuffisant,
J'ai décroché deux septièmes places, deux huitièmes et une dixième, à l'époque où l'épreuve attirait encore entre 25 et 30 marcheurs.
 

On est loin du compte aujourd'hui avec 14 hommes et 7 femmes au départ !

 
Cette désaffection s'explique par différents facteurs, parmi lesquels des prize-money rabotés et des frais de fonctionnement de plus en plus importants. Location du véhicule durant une semaine, carburant, péages, nourriture, logement: mon budget s'élève à 4.000 euros. Sans oublier que la saison me coûte autant.
 

La discipline n'est-elle pas aussi victime d'un changement de mentalité ?

 
De fait, Paris-Ribeauvillé, c'est dix mois de préparation, à raison de 2h30 d'entraînement par jour, après le boulot, bien sûr. Personnellement, je suis enseignant et j'ai aussi ouvert une école d'athlétisme à Leuze. Du reste, difficile d'attirer des jeunes en leur faisant miroiter une récompense de 100 euros au terme d'une épreuve de 24 heures. Hélas, il n'y a plus d'argent pour ce sport. Quand j'entends que les 50km pourraient être supprimés des J.O. !
Il y a 20 ans, quand j'accompagnais Daniel VandendauI, les alentours de la ligne d'arrivée étaient noirs de monde. Et la télé retransmettait. C'était le bon temps...
 

L’avenir de la marche, en compétition, est-il compromis ?

 
D'après certains échos, il pourrait s'agir de la toute dernière édition de Paris-Colmar ! Même pour les organisateurs, c'est de plus en plus compliqué, Vous ne pouvez pas imaginer les contraintes désormais nécessaires pour disposer d'une route nationale «libre», pour convaincre 150 mairies, entre Paris et l'Alsace, d'accueillir une poignée de marcheurs ! À vrai dire, je devais faire l'impasse sur 2017. Mais les rumeurs m'ont amené à revoir mes plans. J'ai pris la décision le 3 janvier dernier, date de mon 49" anniversaire.
 

C'en est à ce point-là ?

 
C’est le flou le plus total. On en saura sans doute plus après l'arrivée. N'empêche, les 25 et 26 août, je prendrai le départ des 24 heures de Vallorbe en Suisse, première épreuve de sélection pour Paris-Ribeauvillé. On ne sait jamais !
 

Votre objectif pour cette possible dernière ?

 
Parti blessé en 2016, j'avais dû abandonner après 220 bornes à cause d'une grosse tendinite. Opéré (ménisque, cartilage), j'ai dû observer cinq mois d'arrêt. Mais je me suis bien préparé, retrouvant au passage mon poids de forme idéal. J'espère terminer d'abord. Et si possible, faire mieux qu'une septième place. Un top-5 me ravirait...
 
F.MI.
 
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