Arrêt médical et 10ième place pour Daniel Vandendaul

Publié le 09/06/2017
De la déception, bien sûr, mais aucun regret ! Tels sont les sentiments du Lensois Daniel Vandendaul, quelques jours après l’échec dans son ultime tentative sur l’épreuve mythique de Paris-Ribeauvillé.
 
Marcher près de 250 kilomètres non-stop peut paraître exceptionnel, limite surhumain. Pourtant, la distance laisse un goût de trop peu à Daniel Vandendaul. Le Lensois de 63 ans avait, il est vrai, consenti de gros sacrifices pour franchir une toute dernière fois la ligne d’arrivée du célèbre rendez-vous du grand fond long de 430 bornes. «Et il s’en est fallu de très peu que ces efforts me permettent de signer un come-back réussi», précise-t-il d’emblée. «Tous les ingrédients étaient réunis. Jamais je ne m’étais senti si bien physiquement et mentalement. C’est bien simple, sur 250 bornes, je n’ai perdu que 500 grammes. Cet indicateur démontre à souhait qu’en dépit d’une chaleur épouvantable, tout était bien équilibré».
Les problèmes ont commencé à Vitry-le-François, après 180 kilomètres. «J’ai senti une douleur intense dans le bas du dos. Cela ne m’a pas trop inquiété de prime d’abord, convaincu que les deux heures de repos de Bar-le-Duc allaient me soulager». Et ce fut le cas ! Après la pause, Daniel repartait de plus belle sans la moindre gêne. Pourtant, il redoutait ce point de passage, généralement sa bête noire. «Lors de mes précédentes participations, j’avais souvent mal partout en quittant Bar-le-Duc. Mais ici, je me suis remis en route comme un lapin, comme un jeune homme. J’ai même réussi à remonter jusqu’en sixième position. J’étais comme un gamin sûr de son coup, conscient de pouvoir réaliser un exploit».
Las, la douleur est revenue et s’est même amplifiée. Patches, injections: tout a été tenté pour remettre Daniel d’aplomb. En vain. «Les différents traitements n’avaient aucun effet. J’ai réessayé de me remettre en route quatre ou cinq fois, mais je ne ressentais aucune évolution positive.
À partir de là, les médecins de l’épreuve m’ont ordonné d’arrêter. Le cerveau voulait continuer, surmonter la douleur, mais pas le corps…»
Sur les 14 marcheurs au départ, Daniel Vandendaul n’est pas le seul à avoir connu pareille mésaventure, qui trouve son origine dans l’état des routes. «Nous sommes cinq à avoir été stoppés pour les mêmes raisons ! Concrètement, nous ne marchons pas au milieu des nationales, mais sur les côtés, bombés. Donc, en déséquilibre permanent, le corps compense tant qu’il peut».
L’arrêt médical du Lensois est intervenu après 247,7 kilomètres. Ce kilométrage le classe 10e de l’édition 2017. «Quand je pense que le dernier concurrent qui m’a alors dépassé, a fini quatrième. Sans ce mal de dos, avec la préparation parfaite qui m’a tenu en haleine de longues semaines, je pouvais envisager un bon résultat. Au moins, passer la ligne d’arrivée. C’est d’autant plus rageant que j’étais très serein et sûr de moi, contrairement à 2016 où j’avais entamé la course avec la peur au ventre. Ceci dit, ce genre d ’aventure n’est évidemment pas sans risques. La preuve…Au final, je ne nourris pas de regret car tout a été entrepris pour bien faire. Et puis, quand même, je me sens fier d’avoir retrouvé le top de la discipline en quatre ans, à plus de 60 balais !»
Le marcheur l’assure: il n’y aura pas d’autre dernière tentative, histoire de conjurer le sort. «Beaucoup de personnes ont vécu pour moi ces derniers temps. Je les remercie mais maintenant, c’est à mon tour de vivre pour elles. Bien sûr, je vais continuer à marcher, mais sur des épreuves plus courtes (20 et 50km), et dans ma catégorie des vétérans. Et entre deux compétitions, je vais pratiquer d’autres sports qui me plaisent, mais que j’ai longtemps dû mettre en veilleuse, par la force des choses. Je pense notamment au vélo».
Enfin, comme Daniel est un homme qui avance à coup d’objectifs, le prochain est déjà fixé: un livre, dans lequel il va compiler ses souvenirs et établir des parallèles entre les stratégies à adopter, au sport comme en entreprise, pour arriver au top. Tout un programme !
 
F.MI.
Saving